13 Mai 2018
Titre VO: Coffe mou ippai
Auteur: Naoto Yamakawa
Manga Seinen One-Shot édité chez Pika
Collection Graphic, contes modernes
Thèmes: tranches de vie
Synopsis:
Laissez-vous bercer par des récits pleins d'arômes, contés par Naoto Yamakawa, le plus poète des mangakas.
Leur amertume vous rappellera la vie, leur douceur apaisera vos maux. Entre lyrisme et mélancolie, des histoires à la fois fugaces et émouvantes se déroulent là, juste au coin de la rue... Leur point commun : le café, et les voici réunies en un recueil réconfortant comme une tasse de moka bien chaud.
Sorti récemment dans la collection Pika Graphic qui alterne Mangaka de renom et auteurs inconnus aux traits ou aux thématiques atypiques, Une douce odeur de café m'intriguait depuis un moment. Voilà c'est fait, j'ai craqué (mon budget) et cette lecture s'avère très satisfaisante.
Une chronique douce-amère, comme un bon café ?
Regroupant 13 histoires courtes dont la première du recueil est renommée pour les francophones "Une douce odeur de café", cet ouvrage nous transporte dans le quotidien de plusieurs personnes qui interagiront autours du même trait-d'union constitué par le café.
Faire un bon café ? Une affaire de professionnels pour certains, une histoire de passion pour d'autres, de moutures mais encore de la température de l'eau ou d'autres filtres en flanelle. Qu'il soit un prétexte à parler avec les autres, à inviter l'élu(e) de son coeur, à faire preuve de raffinement ou encore simplement pour rompre sa solitude, le café se montre ici réconciliateur, rassurant, nostalgique ou simplement délassant.
L'auteur, qui nous promène à travers ces scénettes d'apparence anodines sait donner de la profondeur à ses personnages derrière son trait faussement naïf, l'absence totale de trames, remplacées dans les cases par des hachures donnant un coté "roots" et intime.
Surfant tour à tour, sur le fantastique, le drame ou encore les romances, Naoto Yamakawa n'en oublie pas pour autant de critiquer la société via une chronique douce-amère issue de ses observations et désillusions.
Pour quel lectorat ?
Que ce soit pour un lecteur de Manga fanatique de café, un gros consommateur confirmé, blasé par l'uniformisation "commerciale"du trait de la BD Nippone ou encore une personne simplement curieuse, je pense qu' "Une douce odeur de café" peut vraiment séduire beaucoup de gens, tant soit peu qu'ils aient le déclic, ce petit truc indescriptible qui fait qu'on apprécie un titre ou non.
Pourtant, il est tout aussi vrai qu'il ne plaira pas à tous de par son style très particulier et ses récits au rythme aussi lent qu'un breuvage préparé à la cafetière à pistons. Le design des personnages qui semble parfois inspiré de Picasso et à d'autres moment, sortis tout droits de vieilles estampes dont les traits de visages sont exagérés, peuvent aussi rebuter.
Pour ma part, j'accroche bien à l’ensemble malgré mes apréhensions, ce recueil à réussit à m'offrir un petit voyage agréable avec la juste dose de drame, même si je dois bien l'avouer: je déteste le café...
Séverine Chougny