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MANGA et ANIME vus par  des passionnés

Blog de critiques et news sur les Manga, Manhwa, Manhua, Japanime et plus encore !

"Saisi par la nuit" de Yoshiharu Tsuge bientôt en librairie

"Saisi par la nuit" de Yoshiharu Tsuge bientôt en librairie

Pensez à le commander à votre libraire dès à présent ou à l'acheter en ligne ! (lien en bas de l'article)

Collection Pierre
272 pages en noir (dont 16 en couleur)
17 x 24 cm
Couverture cartonnée avec jaquette
27,50€
ISBN 
978 2 36081 190 8

Présentation de l'ouvrage

par les éditions Cornelius :

Le jeudi 23 septembre sortira l'ouvrage Saisi par la nuit de Yoshiharu Tsuge. Cinquième tome de l'anthologie que nous consacrons à cet auteur majeur de la bande dessinée, ce recueil présente 12 histoires parues entre 1975 et 1981 dont une en couleur. Comme pour les autres volumes, le livre est complété d'une postface du traducteur de l'ouvrage, Léopold Dahan, qui permet de remettre en contexte chacune de ces histoires.

Plus long que les précédents, Saisi par la nuit est marqué par les sentiments contrastés que ressent Yoshiharu Tsuge durant cette période de sa vie. Oscillant entre désespoir et moments d’accalmie, les histoires qu’il écrit sont le reflet de ses émotions tortueuses.

"Saisi par la nuit" de Yoshiharu Tsuge bientôt en librairie

En 1975, Yoshiharu Tsuge a considérablement réduit son rythme de parution et il ne publie plus qu’au compte-gouttes. Il voudrait pouvoir quitter le milieu du manga. Il rêve de changer de métier, il se voit devenir bouquiniste ou brocanteur. Son mariage et la naissance de son fils l’ont recentré sur son foyer et il se contente des droits d’auteur qu’il perçoit depuis son départ de Garo ; il se plaît dans une forme de dilettantisme.

Mais alors qu’il approche de la quarantaine, la dépression le gagne progressivement. Lorsqu’il apprend que sa femme est atteinte d’un cancer, il bascule dans une intense détresse et se retire de la vie publique, assailli par des ténèbres intimes. La nécessité le pousse cependant à reprendre le travail. Mais son inspiration est entravée par son état émotionnel. Il se tourne alors vers les recettes qui ont fait son succès : les carnets de voyage, les croquis du quotidien et les récits oniriques. Il parvient toutefois à éviter la répétition, renouvelant ses procédés et poursuivant la recherche d’authenticité qui le guide. Tsuge, même dans ce moment d’extrême abattement, ne perd rien de son exigence.

Une nouvelle fois, Tsuge se montre imprévisible et démontre le caractère insaisissable d’un talent en perpétuelle mutation. Alors que la noirceur le submerge et que les visions cauchemardesques semblent sur le point de dominer son œuvre, il surprend encore en livrant des récits à la légèreté délicieuse, que lui-même ne pensait pas être en capacité de produire. De manière plus discrète, Tsuge entreprend de boucler les cycles qu’il avait entamés des années auparavant, dans un accomplissement esthétique qui laisse admiratif. 

© Yoshiharu Tsuge / Cornélius 2021
© Yoshiharu Tsuge / Cornélius 2021

© Yoshiharu Tsuge / Cornélius 2021

Né en 1937 à Tokyo, Yoshiharu Tsuge connaît une enfance difficile marquée par la pauvreté. Quittant l’école à quatorze ans, il enchaîne les petits boulots et cherche à échapper à son milieu familial, fuyant la violence d’un beau-père qu’il exècre. À dix-huit ans, il entame une carrière de mangaka en réalisant des histoires pour les librairies de prêt qui fleurissent dans le Japon d’après-guerre – un système aujourd’hui disparu à mi-chemin, entre bibliothèque et librairie. À cette époque, on reconnaît dans son style l’influence d’Osamu Tezuka, ainsi que celle du gekiga, un mouvement tout juste créé sous l’impulsion de Yoshihiro Tatsumi, qui souhaite faire évoluer le manga vers des sujets plus réalistes. 

L’originalité de son écriture le fait rapidement remarquer et il est contacté en 1965 par Katsuichi Nagai, le fondateur du légendaire magazine Garo. Il commence à publier dans la revue à partir de 1966. Les premières réactions des lecteurs sont négatives. Sujet à la dépression, Tsuge publie peu et devient l’assistant de Shigeru Mizuki. Cette collaboration lui redonne de l’assurance. En 1968 sa nouvelle Neji Shiki, « La vis », dans laquelle il relate un de ses rêves, marque profondément les esprits et devient un classique instantané.

Son style évolue vite et se construit autour d’une inspiration hybride, qui mêle registre intime et forme onirique. Il donne ainsi naissance à un nouveau genre proche de l’auto-fiction, le watakushi manga, « la bande dessinée du moi ».  Sa production se ralentit au cours des années 1980 et il cesse de publier après L’Homme sans talent (Atrabile). L’intérêt pour l’œuvre de ce génie ne s’est cependant jamais affaibli et il reste l’une des figures majeures de son art.

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