Les 7 Ninjas d'Efu / Tome 6

Taeyang, jalousée par les autres femmes du château, entre dans la confidence du seigneur qui l'a enlevée : ce dernier fomente une rébellion contre Ieyasu Tokugawa. Cependant, pour y arrive, il aura besoin de l'armure de Shingen Takeda, la forteresse humaine connue sous le nom de Burokken. L'histoire continue grâce aux aventures de Sôji Okita...

L'auteur de Shigurui nous ravit avec ce drame historico-fantastique ! 

Alors que les personnages historiques célèbres du Japon ancien se succèdent, prenant tour à tour les rôles de démons et de ceux les exterminant, on voit apparaître le plus célèbre des loups de Mibu, Soji Okita. Le récit narre donc une partie revisitée des faits du Shinsengumi, la "police" répressive de l'époque. La tuberculose de Soji Okita est ici montrée sous un nouveau jour : le sang (qu'il toussait) présent aux coins de ses lèvre,  n'était pas dû à sa maladie mais au fait qu'il se délectait du sang de ses ennemis vaincus et le faible battement de son pouls serait dû dans cette version, à sa morphologie démoniaque.

Tayeng, la jolie coréenne possédée par l'armure Oni m'a beaucoup moins marquée que le sort de ses compatriotes immigrés, lâchement attachés par les soldats avant d'être frappés à mort par les paysans locaux leur attribuant tout leurs malheurs : le Tsunami, la mauvaise récolte, la maladie-malédiction de l'un d'eux etc... Pourquoi les venger alors qu'ils ont rempli leurs rôles à la perfection ? Emportant avec eux un soulèvement qui n'aura jamais lieu, ce qui arrange bien leur seigneur et maître qui continuera ainsi à les taxer et les affamer sans qu'aucune rébellion ne soit à craindre.

Le trait reste toujours aussi pervers et malsain, offrant un spectacle de toute beauté surtout lors des actes de cruauté. La torture et la morts sont ainsi sublimées : qu'il s'agisse des muscles écorchés finement détaillés ou encore des visages déchirés de souffrance d'où émane une aura de rédemption. Le sale et le mal deviennent Art au bout de la plume de Takashi Yamagushi et ça donne une motivation de plus pour (re)découvrir "Shigurui" qui paraîtra prochainement  chez Meian, ré-édité en format Deluxe.

Gigi