La Destinée de Yuki par Hiro Fujiwara

« La Destinée de Yuki » (en VO : Yuki wa Jigoku ni ochiru no ka – Yuki va-t-elle tomber en enfer?) est un shôjo manga dessiné par Hiro Fujiwara, terminé en 6 volumes (une couverture pour chacun des 6 personnages du groupe de héros). Il a été prépublié dans le magazine Lala des éditions japonaises Hakusensha.

Le tome 3 est récemment sorti en France chez Pika Edition, dans la collection Purple Shine (Fantastique-Romance-Lycée). Le tome 4 est prévu pour le 19 Février 2020.

Nous connaissons Hiro Fujiwara pour son œuvre « Maid Sama » (VO : Kaichou wa Maid-sama!) qui est le premier gros succès de la mangaka avec lequel elle a remporté le prix Outstanding Debut du 31e Hakusensha Athena Newcomers' Award en 2006. Mais avant cela, elle avait déjà remporté le prix Fresh Debut à l'occasion du 34e Lala Manga Grand Prix en 2004 avec « Akai Yume ».
Elle a également écrit les one-shot suivants : « Toumei na Sekai » et « Kono Mama ja dame mitai desu »

Synopsis : 

Yuki et ses cinq amis sont nés et ont grandi à Mutsujimura, un village perdu dans la campagne, dans la région de Kyôto. Une année a passé depuis la disparition soudaine des quatre aînés, la veille de leur entrée au lycée, laissant Yuki et Takaya seuls. Mais lorsqu’un mystérieux être démoniaque les menace, l’un de leurs amis, Akira, fait un retour fracassant et leur sauve la vie ! Métamorphosé, celui-ci est méconnaissable et ne nourrit qu’un seul but : protéger Yuki à tout prix... Voici le récit des Six Enfants du Destin qui apparaissent tous les cent ans.

YUKI WA JIGOKU NI OCHIRUNOKA © HIRO FUJIWARA 2014 / HAKUSENSHA, INC.

Critique :

 Le groupe de héros est composé de 3 garçons et 3 filles, une parité appréciable. Cela change des trios amoureux. A l'instar de Yuki, on découvre au fur et à mesure les mystères qui entourent le destin de ces six enfants, mais Yuki est vraiment spéciale car son éveil spirituel ne se passe pas comme les autres. Il est tout de même assez fou que les adultes du village ne disent vraiment rien aux enfants sur leur destin avant leurs 16 ans, date de leur éveil aux pouvoirs des 6 Voies. Haruka, qu'on voit apparaître au tome 2, est celle qui semble être au courant de plus de choses mais ne joue pas carte sur table. La mangaka fait planer un doute sur ses motivations. Il n'est sûrement pas question que d'amour. Il y a un lien mystérieux entre Yuki et Takaya, qui doit remonter aux ancêtres. Pour un bien, pour un mal, on ne le sait pas encore. Enfin, tout le monde semble vouloir protéger Yuki.
L'apprentissage des pouvoirs n'est pas trop au cœur de l'histoire. En trois tomes, il n'y a pas de scène montrant des entraînements. Par contre, les relations entre Yuki, Takaya et Akira sont bien développées. On passe de scènes de dialogue à des scènes de disputes entre Takaya et Akira ou de combats contre des esprits malfaisants.

Le Graphisme :

 Le dessin et la mise en page sont très dynamiques. Comme le dit elle-même la mangaka, son style de dessin ne cesse d'évoluer depuis le milieu de « Maid Sama ». Dans « La destinée de Yuki », les têtes sont moins allongées. On se rapprocherait plus d'un manga pour collégienne. Toutefois, cela n'empêche pas l'autrice de dessiner des scènes légèrement osées.
Même si certaines pages sont très denses en bulles de dialogue, il est rapide de lire les actions des personnages. Apparemment, la mangaka a été très exigeante en demandant des décors détaillés à ses assistants. Ceci dit, certaines pages peuvent en être démunies quand ils ne sont plus nécessaires et de plus, certaines cases contenant des décors sont assez petites, ce qui est un peu dommage.
Quand elle a la place, Fujiwara Hiro donne beaucoup d'informations sur son travail et celui de ses assistants. C'est très intéressant.

YUKI WA JIGOKU NI OCHIRUNOKA © HIRO FUJIWARA 2014 / HAKUSENSHA, INC.

En bref 

C'est une histoire courte qui avance doucement, avec des protagonistes qui apparaissent sans avoir encore beaucoup d'impact sur les trois tomes. Il y a encore des doutes sur l'identité du gros vilain de l'histoire, malgré la légende qui y fait référence. Mais ce n'est peut-être pas le but ultime de la mangaka. Le suspense sur la Voie des Enfers que représente Yuki reste encore un grand mystère. Il est difficile de savoir si la mangaka n'avait en tête qu'une histoire courte ou si elle a dû raccourcir son récit par manque d'intérêt des lecteurs. On espère que les trois derniers tomes ne soient pas bâclés.

Il existe un chapitre spécial, paru dans le magazine Lala, qui clos l'histoire. Le titre est « Yuki ochimura ni Oûjosama ! » C'est un cross-over entre « Maid-Sama » et « La destinée de Yuki ». Cela se déroule 16 ans après les deux histoires. Pika Edition compte-t-il le publier à la fin de la série ? A voir.

Signé : Sibychan