SUKEDACHI NINE / TOME 1

Manga Shonen de Seichi Kishimoto

Edité chez Kurokawa

1 tome/en cours (4 tomes/ en cours au Japon)

Thème: Fiction, action

Synopsis:

Véritables incarnations de la loi du Talion dans le Japon féodal, les « Sukedachi », des guerriers d’élites, ont disparu après des siècles de présence… mais les voici de retour au sein d’une organisation gouvernementale pour appliquer leur justice : impitoyable, irrémédiable et définitive!
Bras vengeurs, assassins, mercenaires, anges exterminateurs ou démons… qui sont ces guerriers aux multiples noms ? Face à une société moderne qui semble trop laxiste vis-à-vis de la criminalité, les Sukedachi reviennent pour rétablir une justice radicale qui a fait ses preuves.
Mais où s’arrête la justice et où commence la vengeance ?

LA SOLUTION POUR DÉSENGORGER LES PRISONS ET EVITER LES RÉCIDIVES ?

A notre époque où les criminels sont très peu punis, les sentences peuvent être prises pour du laxisme et si l'on compare aux lois en vigueur jusqu'en 1912, la différence saute aux yeux.

Au Japon, c'est la crise financière, et quand on ajoute à ça une baisse de la natalité continuelle, l'environnement est parfait pour une hausse de la criminalité et des assassinats les plus sauvages .

La peine de mort s'étant révélée insuffisante pour stopper la barbarie de certains auteurs de meurtres, l'état a décidé de remettre en vigueur un article datant de l'ère Meiji nommé "loi de vengeance considérée".

SOUTENIR LA PEINE DES FAMILLES ET FAIRE UN EXEMPLE

Il existe désormais une brigade spéciale au sein de la police, celle-ci est nommée Sukedachi 09. Les 9 membres qui la compose exécutent à la demande des familles des victimes, les condamnés à mort de la même manière qu'ils ont tué leurs victimes. C'est la loi du Talion.

Appelée "Loi de réparation", celle-ci permet aux familles de faire plus facilement le deuil de l'être disparu, mais sert aussi d'exemple pour dissuader les tueurs potentiels. Lors de l'execution de la sentence, le Sukedachi choisit pour représenter les proches de la victime est seul contre le condamné et devra lui faire face dans un combat ou la finalité qui attend le criminel n'est autre qu'une mort aussi barbare que celle infligée à sa ou ses victimes. Mais attention la peine doit être appliquée de façon très stricte, un meurtrier qui aurait donné 7 coups de couteaux en recevrait autant, un seul de plus et le Sukedachi deviendrait lui aussi un criminel. Un des proches de la victime peut à travers un casque assister visuellement à l’exécution et en ressentir la tension comme s'il en était lui même l'auteur. Si par malheur, le condamné réussit à tuer le Sukedachi lors de ce duel, il sera alors emprisonné pendant trois ans, puis tué par injection létale sans douleur.

Nous suivons donc différentes familles dans leur demande de vengeance et les sentences appliquées par le Sukedachi 09.

REPARATION OU PURE VENGEANCE ?

Cette loi, bien que paraissant logique et méritée pose un problème d'éthique. Comment décider que tuer de façon aussi sauvage est juste si c'est exécuté légalement par un homme assermenté et considérer que cela devient un crime sauvage passible de mort s'il est perpétré par une personne lambda ? Qui est en droit de décider de cela ? Les Sukedachi ne sont-ils pas des bourreaux modernes et donc des assassins au final ?

Sukedachi 09 est une série qui traite d'un thème sombre et cruel. Bien que classifié comme Shonen, le scénario aussi bien que les scènes violentes, sont à réserver à un public averti, il me parait donc difficile de conseiller ce manga à un lectorat de - de 16 ans.

L'auteur de Satan 666 nous présente ici une série prometteuse, mais qui est déjà sur le premier volume un peu répétitive. Reste à savoir comment l'auteur va relancer le rythme pour que le lecteur ne se lasse pas d'une execution à la suivante. Peut être cela passera t'il par un développement plus profond des personnages qui composent la section du Sukedachi 09, leurs raisons d'y être, leur passé.

Lire un extrait en ligne sur :

http://www.extraits.kurokawa.fr/Sukedachi/

(à copier coller dans votre barre de recherche)

Séverine Chougny / Le 28-06-16